La construction de nouveaux forages, ajoutée à la déconnection des maraîchers de Pout et à la mise en œuvre d'une usine de pompage connectée à une batterie de forages, permettront à la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES), d'apporter 100 000 mètres cubes complémentaires pour régler le problème de la pénurie d'eau à Dakar. C’est le directeur général de la SONES, Charles Fall, qui a fait l’annonce à l'occasion d'un panel organisée par le Club du Sénégal émergent, jeudi 9 août 2018, dans la capitale sénégalaise. Toutefois, malgré ces mesures ambitieuses pour sécuriser l'approvisionnent en eau de la capitale et de ses environs, les autorités de la SONES et de la SDE sont restées muettes sur la fin de la corvée d’eau des populations.
Le Club du Sénégal émergent organisait dans le cadre de ses "Jeudis de l'émergence" un panel orienté sur le thème "Quelle solution pour l'approvisionnement en eau des populations de Dakar ?". Pour rassurer la population dakaroise, le directeur de la SONES a tenu à rappeler que l'État compte apporter d'ici la fin de l'année 100 000 mètres cubes complémentaires suivant un plan d'action. "Nous avons commencé à mettre en œuvre ce plan d'action à travers deux actes aujourd'hui concrets : c'est la déconnexion des maraîchers de Pout et leurs branchements sur un réseau dédié à l'agriculture qui nous a permis de mobiliser un production complémentaire, c'est également une usine de pompage connectée à une batterie de forage avec une conduite sur plus de 20 kilomètres de Bayakh à Rufisque et qui nous permet aujourd'hui de noter, à peu près, 15 000 mètres cubes d'eau complémentaire compte non tenu des travaux d'amélioration de réseau de notre partenaire, la SDE (Sénégalaise des Eaux) et de cette meilleure gestion ou distribution de la ressource au population. Ces différentes actions nous ont permis de noter une amélioration dans l'alimentation depuis la fin du mois de juillet", a-t-il déclaré. Le directeur général de la SONES ajoute, cependant, que des solutions intermédiaires et des solutions urgentes ont été proposées pour faire face à cette situation. Ces solutions consistent, entre autres, à la construction de nouveaux usines et forages pour rassurer la population. "Les performances vont se poursuivre grâce à d'autres actions qui vont être mises en service notamment au courant des mois de septembre, octobre grâce aux forages, avec une production complémentaire que nous avons amenée grâce à la mise en service d'une batterie de forages et qui va également se poursuivre avec les forages (à construire). D'ici à la fin de l'année, nous saurons si tout se passe comme prévu. Dans une situation excédentaire, nous ne serons pas loin de 15 000 mètres cubes d'eau d'excédent par rapport à un déficit actuel de 54 000 mètres cubes", a-t-il précisé avant d'ajouter que "tous les projets que l'État a déjà mis en œuvre et les projets sur lesquels l'État est en train de travailler pendant cette phase intermédiaire et surtout les projets structurants vont sécuriser l'alimentation en eau des populations pendant encore très longtemps."
Le directeur général de la Sénégalaise des Eaux (SDE), Abdoul Baal, est pour sa part revenu sur le contrat d'affermage qui, rappelle-il, tire à sa fin. "Le ministère de l'Hydraulique nous a fait savoir que le contrat d'affermage arrive à échéance le 31 décembre prochain et, l'État, par le biais du ministère de l'Hydraulique, a entrepris de lancer un appel d'offres."
"La SONES et la SDE sont des partenaires dont les actions sont complémentaires pour emmener de l'eau aux consommateurs sénégalais et ce partenariat est équilibré, il a généré des résultats. Aujourd'hui, nous avons bien compris que la situation qui prévaut est liée au déficit de production consécutive à un manque de production. Il faut donc réaliser de nouveaux ouvrages, de nouveaux forages, de nouvelles usines pour combler le gap qu'il y a entre les besoins et les disponibilités. Ces actions sont en cours de réalisation et de mise en œuvre. Ces forages seront en service les prochains jours, ce qui permettra d'améliorer notablement le ressenti actuel", a conclu Abdoul Baal en rappelant qu’un partage équilibré des ressources sera fait en attendant la réalisation de ces projets, de sorte que la pénurie d'eau ne soit ressentie de manière longue par la population.
Maimouna Dia, Sud Quotidien (Dakar) – AllAfrica